Italie : Spalletti à la barre pour tenter de relancer la Juventus
Après Thiago Motta avec sa jeunesse, puis Igor Tudor et son historique bianconero, la Juventus Turin compte désormais sur l'expérience et la motivation de revanche de Luciano Spalletti pour regagner les sommets de la Serie A.
Seulement cinq mois après l'un des pires échecs de sa carrière, Spalletti, âgé de 66 ans, a déjà trouvé un nouveau défi.
L'ancien coach de la sélection italienne, écarté en juin suite à une lourde défaite à Oslo (3-0) qui a hypothéqué les chances directes de qualification pour la Coupe du monde 2026, dirigera le club le plus primé du football italien, actuellement 7e en Serie A, à six points du leader.
"Luciano Spalletti devient l'entraîneur de la Juventus : le technicien originaire de Toscane a paraphé un contrat jusqu'au 30 juin 2026", annonce la Juve dans un communiqué, trois jours après avoir stoppé l'aventure Tudor lancée fin mars.
D'après la presse italienne, ce contrat s'allongera automatiquement de deux ans si la qualification en Ligue des champions prochaine est obtenue.
Bien que sa présentation officielle soit prévue vendredi pour découvrir ses premières déclarations en tant que coach de la Juventus, le dynamisme de Spalletti et sa philosophie sont largement reconnus.
"Une blessure ouverte"
Il n'a pas encore surmonté son passage décevant à la tête de la Nazionale, qualifié de "douleur la plus intense" de sa carrière, une "blessure" qu'il ne parviendra "jamais" à effacer.
Recruté en urgence pour la Squadra Azzurra en août 2023 après le départ inattendu de Roberto Mancini, Spalletti n'a pas pu appliquer ses concepts et avait déjà été proche de l'éviction post-Euro-2024, où les tenants du titre ont chuté en 8es de finale (défaite 2-1 face à la Suisse).
Son bilan moyen avec l'équipe nationale (12 succès, six égalités et six revers) et sa manière directe de gérer les joueurs ont terni sa réputation.
Cependant, Spalletti figure parmi les techniciens les plus chevronnés de Serie A, avec 559 rencontres de championnat et 67 en Ligue des champions à son actif sur les bancs de l'Udinese (2002-05), de l'AS Rome (2005-09 et 2016-17), de l'Inter Milan (2017-19) et de Naples (2021-23).
Il reste surtout celui qui a brisé la disette des supporters napolitains en remportant un troisième scudetto en 2023, après ceux de 1987 et 1990, à l'issue d'une saison où son équipe a dominé la Serie A.
Coach ferme, parfois intransigeant, partisan d'un jeu basé sur la possession, pas toujours flamboyant, Spalletti n'aura pas une mission aisée.
Quatre rencontres sans but
Comme ses avants, muets sur quatre matches consécutifs avant le succès de mercredi, un fait inédit depuis 1991, la Juve, éclipsée par l'Inter Milan et Naples, semble perdue.
Pilier du football européen, la "Vieille Dame" traverse une période de déclin marquée par l'instabilité de ses entraîneurs (Spalletti est le sixième depuis mai 2024) et une santé financière précaire, avec des pertes de 58 millions d'euros en 2024-25, sans compter les scandales et affaires qui l'ont exclus des coupes européennes en 2023-24.
Son 36e et dernier championnat d'Italie date de 2020, une éternité pour ce club, son dernier titre remontant à 2024 avec la Coupe d'Italie, et elle n'a plus rayonné en Ligue des champions depuis sa finale perdue en 2017 contre le Real Madrid.
Son recrutement, ambitieux avec 130 millions d'euros investis, déçoit tandis qu'Edon Zhegrova, Loïs Openda et Jonathan David peinent à s'imposer.
Spalletti, qui s'était fait tatouer l'écusson du Napoli après le scudetto 2023, devra aussi rallier les fans de la Juve, nombreux à douter. Ils auraient favorisé un retour à la maison avec Raffaele Palladino, apprécié pour ses performances à Monza et à la Fiorentina.