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Football: À l'OM, l'équipe d'amputés vise également la Ligue des champions

Football: À l'OM, l'équipe d'amputés vise également la Ligue des champions

Des accidents ou des maladies leur ont coûté une jambe ou une main, mais pas leur passion et leur joie de pratiquer le football à un niveau élevé: ce week-end, l'équipe des amputés de l'OM entame le Championnat de France, à domicile, avec l'espoir de participer à la Ligue des champions.

Sous un fort mistral, les footballeurs marseillais s'entraînent sur les terrains de l'OM Campus. Exercices de coups de pied arrêtés, tirs au but, matchs sur espace réduit et échanges amicaux entre coéquipiers, seul le bruit des béquilles qui résonnent évoque que cette session diffère un peu des autres.

"À part quelques règles spécifiques, c'est exactement comme le football classique. Et c'est ce que désirent mes joueurs, être traités comme des valides. Je fais donc complètement abstraction de leur handicap", déclare à l'AFP Karim Belounis, l'entraîneur de cette équipe créée en janvier par l'OM, seul club de Ligue 1 avec le Paris FC à disposer d'une section dédiée aux amputés.

Cette formation "s'inscrit dans notre identité, dans ce que nous souhaitons bâtir via Treizième Homme (le programme social et sociétal de l'OM, ndlr) et l'ensemble des branches du club", confirme à l'AFP le président de l'OM, Pablo Longoria.

"Tout comme les sections professionnelles féminine et masculine, ou les équipes de jeunes, ces athlètes font intégralement partie du club. Ils arborent nos couleurs avec orgueil et respect, et en sont des ambassadeurs loyaux", précise-t-il.

Parmi les joueurs qui défendront l'OM samedi et dimanche pour le coup d'envoi du championnat, disputé à sept contre sept, l'un a été touché par des tirs lors d'une mission militaire au Mali, un autre a subi un accident avec un motoculteur, deux ont été percutés par des véhicules, le gardien principal est né sans main droite, et un autre a opté pour l'amputation après des années de douleurs au genou.

"Une forme de thérapie"

Avant ces drames, la plupart avaient pratiqué le football à un niveau correct voire élevé, comme le capitaine Jérôme Raffetto, qui a évolué en Ligue 2 avec Cannes.

"Mes modèles étaient Papin, Waddle et Pelé. J'étais fan de l'OM et j'imaginais un jour y jouer. Être aujourd'hui dans ce club représente une immense fierté", confie celui qui a perdu sa jambe gauche à 25 ans, heurté par une voiture sur le parking d'une pharmacie.

Sur ses béquilles, à 45 ans, Raffetto est moins rapide qu'à son apogée. Mais pendant l'exercice d'opposition en fin de séance, les U15 des "Minots de Marseille", partenaire de l'OM, découvrent que son toucher de balle, sa maîtrise du ballon et ses dribbles demeurent impeccables.

"Tout ce qui concerne la technique avec les béquilles, comme la course, les mouvements, la position pour tirer, a demandé beaucoup d'apprentissage et d'entraînement. Mais avoir un passé à haut niveau facilite les choses", explique-t-il.

Formé au centre de Nîmes, Romain Abellan s'est vite acclimaté au football avec béquilles après son amputation en 2021. "Il était impensable pour moi d'abandonner le football", affirme-t-il.

"Je le vois comme une thérapie. Cela m'a aidé à garder le moral et à rester résilient. Sans ce sport, j'aurais peut-être moins bien géré le handicap et l'amputation", ajoute le natif de Béziers.

Arborer l'écusson

Mais pour d'autres, comme l'attaquant Ali Katasse, le parcours a été semé d'embûches. "Après mon amputation, impossible de penser au football. C'était trop frais, je devais faire mon deuil", raconte-t-il.

Même une fois repris, rien n'a été facile. "Franchement, j'ai galéré", admet-il en souriant. "C'est comme réapprendre à marcher. Tactiquement et sur le plan footballistique, on a des bases. Mais avec les béquilles, c'est différent."

Aujourd'hui, les avancées sont notables. "On s'entraîne beaucoup, avec des sessions de plus en plus fréquentes. Les joueurs se sentent comme des pros, à notre modeste niveau", souligne Karim Belounis.

Et pour Romain Abellan, l'ambition est limpide: "terminer en tête du championnat et aller en Ligue des champions pour bien représenter l'écusson".

Cet écusson qu'ils contemplent avec fierté, parfois avec une pointe d'incrédulité en se présentant: "Je m'appelle Ali Katasse, j'ai 37 ans, et je suis l'avant-centre de l'Olympique de Marseille."