Ligue 1: Matthieu Udol, le défenseur infatigable de Lens proche de l'équipe de France

Ligue 1: Matthieu Udol, le défenseur infatigable de Lens proche de l'équipe de France

Ce qui était un traumatisme profond est devenu sa principale force: Matthieu Udol a surmonté de multiples blessures sérieuses pour briller à Lens, leader de Ligue 1 avant d'accueillir Nice ce dimanche (17h15), ce qui suscite des discussions sur une éventuelle convocation en sélection nationale.

Quatre fois, Matthieu Udol est tombé au sol, plié par la douleur. Quatre fois, il s'est redressé. Ce latéral gauche de 29 ans a su relancer sa carrière professionnelle malgré des déchirures répétées des ligaments croisés antérieurs du genou droit qui semblaient la menacer.

Aujourd'hui, il est au sommet de sa forme, peu après avoir quitté son club formateur, le FC Metz, dans un bras de fer, où il l'avait aidé à remonter en Ligue 1 en inscrivant deux buts lors des barrages de promotion, avec le brassard de capitaine.

Parfois aligné à gauche en défense à trois sous les ordres de l'entraîneur lensois Pierre Sage, mais le plus souvent en tant que piston offensif, Udol a participé à tous les matches, forçant même Deiver Machado, un rescapé de l'ère Franck Haise, à partir pour Nantes en début de semaine.

"C'est un élément constant dans ses prestations, un bosseur acharné, loue le capitaine Adrien Thomasson. Vu ce qu'il a traversé dans sa carrière, il passe beaucoup de temps en salle de musculation, reste toujours positif et motive les autres. Pour l'équipe, c'est un atout majeur, il est efficace à chaque match, et il a encore délivré une passe décisive lors du dernier."

Priorité à Lens avant la France

Sa troisième passe décisive de la saison a permis à Wesley Saïd de marquer le but victorieux contre Nantes (2-1) le week-end dernier, consolidant la position des Sang et Or en tête (34 points), qui pourraient décrocher le titre symbolique de champions d'automne en battant Nice (12e, 17 points), en pleine série noire avec huit défaites consécutives toutes compétitions confondues.

Avec le rôle croissant d'Udol au sein du groupe lensois, l'idée d'une sélection chez les Bleus devient pertinente. "Si le club réussit une excellente saison et que je maintiens mon niveau, cela pourrait me traverser l'esprit pour l'équipe de France", dit il, avant d'ajouter: "Ma priorité reste de terminer le plus haut possible avec Lens, de rester performant depuis le début de la saison, et on avisera ensuite."

Peut il espérer un destin similaire à celui du piston droit Jonathan Clauss, appelé à son âge quand il portait le maillot lensois? "Je le pense, oui, déclare Pierre Sage. Sa constance actuelle renforce cette possibilité. Cela dit, il y a d'excellents joueurs à ce poste, plus habitués à ces compétitions internationales, ce qui jouera un rôle."

"Modèle en matière d'entraînement discret"

L'entraîneur de Lens met en avant qu'une convocation par Didier Deschamps, pour un groupe qui se prépare au Mondial 2026 (11 juin 19 juillet), honorerait "tout le labeur quotidien qu'il fournit, surtout le travail préventif qui dépasse les standards".

"Ce qui lui est arrivé dans sa carrière représente un traumatisme majeur, mais aussi une force immense", continue Pierre Sage, qui avait déjà tenté de le recruter sans succès à Lyon. "Il est un exemple dans la gestion des entraînements, particulièrement les aspects non visibles", souligne t il.

Cela se traduit par une musculature supérieure inhabituelle pour un footballeur. "Plus jeune, j'étais déjà solide, mais j'ai pris un peu de poids au fil des ans, explique Matthieu Udol. Après les blessures, j'ai intensifié le travail en salle et l'équilibre corporel, ce qui est essentiel."

"Environ trois quarts d'heure par jour" suffisent pour fortifier son 1,78 m, confie le natif de Metz. Son acharnement et sa capacité à rebondir en font l'image idéale de l'esprit guerrier propre à Lens.