L1: mission périlleuse pour Kantari, lancé dans le grand bain à Nantes
Designé jeudi comme nouveau coach du FC Nantes à la place de Luis Castro, qui a été écarté, Ahmed Kantari, âgé de 40 ans, hérite d'une tâche ardue pour son premier poste à la tête d'une formation de Ligue 1, dans un club qui traverse une période de grande instabilité.
Issu de la formation du Paris SG, puis actif à Strasbourg, Brest, Lens et Valenciennes, avec une parenthèse d'une saison à Toronto au Canada, cet ancien défenseur central est familier avec l'environnement du club aux couleurs jaune et verte.
L'année précédente, lorsque le président Waldemar Kita avait finalement décidé de conserver Antoine Kombouaré juste avant la pause hivernale, Kantari avait rejoint l'équipe technique du Kanak pour le second semestre. Une période finale de championnat très difficile en termes de performances et de style, mais qui avait permis à Nantes de se maintenir au dernier match.
"Ahmed Kantari maîtrise bien l'institution et une portion de l'effectif pro", a indiqué le club dans un communiqué, considérant cela comme "un avantage pour identifier vite les solutions de redressement".
Il s'agit bel et bien du principal atout de ce responsable encore peu rodé à ce niveau, à l'image de son prédécesseur Luis Castro, qui était arrivé en provenance de Dunkerque en Ligue 2 l'été dernier et n'avait pas su s'adapter pleinement au rôle.
International marocain avec 15 capes, Kantari intègre peu après la fin de sa carrière de joueur en 2019 l'équipe technique de Valenciennes, en tant qu'adjoint de Reginald Ray, puis d'Olivier Guégan.
Nantes au fond du seau
Après avoir assisté Sabri Lamouchi pendant deux mois à Nottingham Forest, puis au Qatar, il retourne à Valenciennes où Guégan est toujours en poste.
Mi-décembre 2023, alors que le VAFC occupe la dernière place de L2, il est promu entraîneur intérimaire. Le club ne quittera pas sa position de lanterne rouge mais parviendra quand même aux demi-finales de la Coupe de France, éliminé par Lyon sur le score de 3 à 0.
Kantari continue en National jusqu'à la fin novembre 2024, date à laquelle il est à son tour remercié.
Considéré un moment comme un potentiel remplaçant de Kombouaré, les Canaris optent finalement pour Castro, qui sort d'une excellente saison à Dunkerque avec une 4e place en Ligue 2 et une demi-finale en Coupe de France, accompagnée d'un style attractif qui n'a pas vraiment fonctionné à Nantes.
Consultant pour la chaîne Ligue 1+ depuis le début de l'exercice en cours, Kantari a choisi de relever ce challenge qui paraît presque insurmontable, compte tenu de l'historique du FC Nantes avec ses entraîneurs.
Penalisé par des arrivées décevantes à l'intersaison et l'implantation ratée de Castro, Nantes présente un football déstructuré et une offensive peu prolifique, menant à son plus mauvais bilan après 15 journées depuis l'ère Kita en 2007, avec seulement 11 points et deux succès en 15 rencontres.
Angers, l'anti-Nantes
Il dirigera son premier match officiel en Ligue 1 comme entraîneur principal vendredi à Angers, un club qui, malgré un budget deux fois inférieur à celui de Nantes, même après la réduction de 80 à 50 millions d'euros cette année pour ces derniers, occupe la 11e position avec déjà 19 points.
Doté d'un coach apprécié et appuyé par sa direction, Alexandre Dujeux, d'un style direct mais efficace et d'un groupe uni capable de se battre jusqu'au bout contre n'importe quel adversaire, le SCO, qui cumule trois victoires sur les quatre derniers matchs, représente l'opposé de Nantes actuellement.
Cependant, Kantari pourra compter sur certains éléments talentueux de l'effectif, en particulier des jeunes en pleine progression, auxquels s'ajouteront probablement d'autres recrues cet hiver, à l'image du latéral gauche colombien Deiver Machado, arrivé lundi en provenance de Lens.
Le nouveau responsable n'est pas isolé: il sera soutenu par Stéphane Mangione, son ancien adjoint à Valenciennes, et par Eric Blahic, qui a assisté de nombreux entraîneurs en Ligue 1 et Ligue 2, de Francis Smerecki à Jocelyn Gourvennec, entre 1993 et 2019.
Fort de ces appuis, il dispose de six mois pour épargner à Nantes une descente en division inférieure, un sort que le club a frôlé à plusieurs reprises ces dernières saisons.