L1: Jean-Bouin apprend à jongler entre Paris FC et Stade français
Du rose au bleu marine en l'espace de quelques jours, tout en conservant la tour Eiffel: le Paris FC s'installe progressivement à Jean-Bouin, un stade qu'il partage avec le Stade français, en vue de son deuxième match de Ligue 1 à domicile face à Strasbourg, dimanche (15h00).
"Je souhaite que cela devienne une véritable forteresse", déclare l'entraîneur Stéphane Gilli. Lors de l'inauguration victorieuse contre Metz (3-2) le 31 août, il a remarqué "un authentique stade de football" et apprécié "la proximité" des supporters. "Nous nous sommes immédiatement sentis chez nous", ajoute le technicien.
Cette première expérience "s'est déroulée de manière excellente sur le plan organisationnel", selon l'AFP du secrétaire général du PFC Arnaud Campanella. "Le stade était presque comble et la belle victoire a amplifié la joie d'arriver dans cet écrin magnifique."
Le directeur général du Stade français, Thomas Lombard, qui assistait à PFC-Metz, a également savouré l'ambiance. "Au cours des 90 minutes, je n'ai pas perçu la moindre insulte, ni le moindre sifflet. C'est de bon présage", confie-t-il à l'AFP.
Pour cette première en L1, certains spectateurs paraissaient un peu désorientés, mais "nous apprenons et nous allons perfectionner la signalétique afin que les gens sachent précisément où se diriger", continue Campanella.
"Escamotable"
Pour le match PFC-Strasbourg, le club anticipe "une vingtaine de personnes supplémentaires" pour l'accueil, portant le total à 500 personnes dont 350 stadiers, explique-t-il. Le club prévoit en particulier d'ajouter "des lignes de palpation en plus, et de veiller à ce que tout soit aussi fluide que possible."
Le challenge pour les deux clubs consiste aussi à déshabiller et rhabiller rapidement l'enceinte située à proximité du Parc des Princes.
"C'est escamotable, le travail des équipes pour changer la configuration n'est pas considérable, minimise Lombard. Nous avons l'avantage d'avoir une couleur commune, le bleu, et la tour Eiffel apparaît sur le maillot du PFC comme sur celui du Stade français."
L'entretien de la pelouse ne préoccupe pas les deux clubs. "C'est un gazon naturel hybride, souligne Lombard, avec un ancrage au sol plus stable qu'une pelouse classique, qui résiste davantage et supporte un usage un peu plus intensif."
Le plus compliqué demeure le traçage des lignes pour le football puis pour le rugby. "Lorsque nous avions un terrain synthétique, nous nettoyions les lignes au karcher, c'était plus rapide", plaisante le dirigeant du Stade français, dont l'équipe affronte Bordeaux-Bègles le 27 septembre.
Il faudra se dépêcher entre le 24 et le 25 octobre, car le vendredi le PFC accueille Nantes et le samedi le Stade français reçoit Montpellier.
"Un stade, il faut que ça vive"
"Ce sera un test, mais cela peut s'accomplir en une journée, estime Campanella. Les entreprises avec lesquelles nous collaborons sont équipées pour retracer la pelouse, passer en mode rugby, ou même +rebrander+ (relooker, ndlr) complètement le stade, qui demeure celui du Stade français."
Ce ballet enchante en tout cas Lombard. "Un stade doit vivre, affirme-t-il. Il vivait pour 15 matchs par saison, désormais il vivra au moins pour 40 événements. C'est extraordinaire. Cela contribuera à faire connaître Jean-Bouin à d'autres publics, peut-être qu'ils auront envie de revenir."
Pour le moment, le PFC "possède un public familial qui nous suivait déjà à Charléty, qui s'est étoffé en venant à Jean-Bouin, observe Campanella. Mais nous comptons quand même plus de 1.000 ultras. Les Ultras Lutetia sont passés de 200 à 900 et les Old Clan d'une cinquantaine à 200. Ce sont des ultras avec qui nous pouvons dialoguer et qui se comportent très correctement".
Le PFC dénombre 7.000 abonnés cette saison et "plus de 90% de taux de remplissage pour les loges et hospitalités", précise le secrétaire général.
Contre Metz, "le stade nous poussait, nous l'avons bien ressenti, note le capitaine Maxime Lopez. À Charléty, nous parvenions parfois à créer de l'ambiance, mais c'était un peu difficile en raison de la distance avec les supporters."
Désormais Gilli "espère une deuxième victoire à domicile pour générer encore plus d'enthousiasme".