Coupe du monde 2026 : l'Italie reste lucide sans se bercer d'illusions
Sauf coup de théâtre exceptionnel, l'Italie devra emprunter la voie des barrages en fin mars pour accéder au Mondial 2026, et son sélectionneur Gennaro Gattuso prépare déjà ces échéances avec le match face à la Moldavie jeudi et celui contre la Norvège dimanche.
Quand les joueurs de la Nazionale fouleront la pelouse du stade Zimbru à Chisinau jeudi soir, ils sauront si leur maigre chance de terminer en tête du groupe I a gagné en consistance ou s'est encore effritée.
La Norvège, en tête avec trois points d'avance sur l'Italie et un bilan impeccable de 18 points en six rencontres, aura achevé son duel à domicile face à l'Estonie.
Si Erling Haaland et ses partenaires, avides d'une première qualification mondiale depuis 1998, l'emportent comme prévu sur les Estoniens (quatrièmes avec quatre points en sept parties), ils tiendront quasi assurément leur billet pour les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.
Un résultat différent d'une victoire relancerait toutefois les espoirs italiens, qui pourraient arracher une qualification directe en surmontant la Moldavie (cinquième, un point) jeudi, puis la Norvège trois jours plus tard au San Siro.
Même si les Norvégiens triomphent jeudi, un scénario alternatif, bien plus hasardeux, subsiste : l'Italie atomise la Moldavie et la Norvège en inscrivant suffisamment de buts pour surpasser la sélection nordique à la différence de buts, un critère où les Scandinaves dominent actuellement (+26 contre +10 pour l'Italie).
Comme on pouvait s'y attendre, Gennaro Gattuso affirme n'avoir guère perdu de temps à explorer toutes les hypothèses qui pourraient propulser l'Italie vers sa première Coupe du monde depuis 2014 dès cette semaine.
"Focaliser sur notre jeu"
"Il faut nous appuyer sur nos forces, sans nous préoccuper de ce que la Norvège pourrait accomplir", a martelé en conférence de presse l'ancien meneur de jeu de l'AC Milan.
"J'attends une engagement total, et que l'on maintienne la dynamique lancée en septembre", a renchéri "Rino".
Depuis qu'il a remplacé Luciano Spalletti, écarté après la lourde défaite italienne à Oslo (3-0) en début juin, Gattuso n'a enregistré que des succès, quatre victoires en autant de matchs avec seize buts à l'actif et seulement quatre concédés.
Face à la Moldavie, 156e au classement FIFA, le coach des Azzurri, orphelin de Nicolo Barella (suspendu) et de son buteur en forme Moise Kean (blessé), envisage de faire entrer "ceux qui ont eu moins de temps de jeu".
"Ce sera une rencontre ardue, un vrai piège", a-t-il feint de penser.
Trois jours après, ce qui aurait pu constituer la "décisive" du groupe I risque de n'être plus qu'un combat pour la fierté, mais crucial en perspective des barrages qui ont tant nui à l'Italie lors des deux dernières éditions mondiales.
"Nous savons que cette Norvège peut nous embêter, avec sa rapidité, sa puissance physique et son style de jeu remarquable", a relevé le sélectionneur.
Gattuso va recroiser le chemin du San Siro, un stade qu'il connaît par coeur : "Mais ça ne m'émeut guère, j'y ai évolué 14 ou 15 ans, j'y garde maints souvenirs, pourtant j'ai tant d'autres priorités en tête", a-t-il écarté.
Bref, l'Italie sous l'ère Gattuso demeure mesurée et ancrée dans la réalité.