CAN-2025: remporter le trophée, impératif pour le Maroc
Le Maroc accueille la Coupe d'Afrique des nations du 21 décembre au 18 janvier et doit non seulement conquérir un titre absent de son palmarès depuis un demi-siècle mais aussi assurer une gestion impeccable en vue du Mondial 2030 coorganisé avec l'Espagne et le Portugal.
"Notre tâche est claire: décrocher cette coupe après près de 50 ans sans victoire. Nous ferons tout pour la conserver chez nous", a affirmé le coach des Lions de l'Atlas Walid Regragui lors du tirage au sort en janvier à Rabat.
Considéré comme le principal prétendant avec Achraf Hakimi de Paris Saint-Germain en fer de lance Regragui subit une forte pression: "Gagner la CAN n'est pas optionnel mais obligatoire" résume Fouzi Lekjaa président de la Fédération royale marocaine de football pour l'AFP.
Ils suivent avec anxiété la guérison de leur leader Hakimi meilleur joueur africain de l'année et figure emblématique du tournoi blessé à la cheville depuis le début novembre. Regragui anticipe son retour pour l'ouverture dimanche contre les Comores à Rabat.
Le technicien n'est pas le seul sous le feu des projecteurs. Lekjaa doit livrer une organisation sans faille avec le défi d'héberger des fans de dizaines de nations dans le royaume où plus d'un million de tickets pour les matchs sont déjà écoulés.
"Concourir au plus haut"
À Rabat la compétition s'intègre peu à peu au décor citadin avec un décompte géant sur la façade du stade Moulay Abdellah rénové. Aux abords de la ville à l'aéroport ou en gare des affiches "Welcome to Morocco" ou "Kingdom of football" posent l'ambiance.
Les taxis arborent les dates du tournoi et son emblème. Le tramway roule aux couleurs vert et rouge du pays.
Dès 2008 le roi Mohammed VI a défini les priorités pour le sport roi et le Maroc a modernisé ses installations footballistiques tout en boostant la formation des jeunes talents jusqu'aux éducateurs.
L'ambition pour toutes les sélections est "d'accéder aux demi-finales des grandes compétitions" et "de se mesurer au sommet" précise M. Lekjaa illustré par le sacre des Lionceaux de l'Atlas au Mondial U20 en octobre.
Pour le Mondial 2030 le royaume investit des milliards d'euros dans l'hôtellerie les transports ferroviaires routiers les télécoms et les aéroports.
La CAN se déroulera dans neuf enceintes une nouveauté de Tanger à Agadir via Fès Rabat Casablanca et Marrakech. Tout est prêt bien que des résistances locales aient émergé.
"Célébration continentale"
Fin septembre et octobre des membres de "GenZ 212" ont protesté contre le déclin des soins et de l'enseignement certains pointant les dépenses massives en stades et prônant un boycott.
Mercredi l'Association marocaine des droits humains a condamné des "opérations d'arrestations musclées" de migrants irréguliers évacués de Rabat pour "libérer les lieux publics et polir l'image urbaine" avant l'événement.
Des protecteurs des bêtes ont reproché au Maroc de planifier l'élimination des chiens vagabonds avant les joutes sportives accusations balayées par les officiels.
Malgré ces ombres le Maroc est "prêt depuis longtemps" pour une CAN selon Fouzi Lekjaa.
L'enjeu est d'aligner la Coupe d'Afrique sur les standards des "majors mondiaux" afin d'aborder 2030 dans l'idéal explique le dirigeant de la FRMF.
Les arrangements pour les spectateurs dès les aéroports sont rodés assure-t-il ajoutant que 15.000 bénévoles et 5.000 agents de stade veilleront au succès de l'épreuve.
"Dans les fan zones nous prévoyons des stands pour l'artisanat de tous les pays africains. Cela permettra à ces nations de partager leurs trésors et leur héritage" continue M. Lekjaa.
"Tous les éléments sont en place pour transformer cette CAN en une fête non seulement de ballon rond mais africaine globale et planétaire."