CAN-2025: Côte d'Ivoire, les Éléphants marchent sur des œufs
La Côte d'Ivoire, championne en titre, entame la prochaine Coupe d'Afrique des Nations affaiblie par la blessure de Sébastien Haller, la faible forme de certains piliers et l'exclusion pour raisons disciplinaires de Nicolas Pépé, dans une poule relevée où elle débute mercredi (18h30) face au Mozambique à Marrakech.
Les Éléphants avancent avec précaution. L'absence de leur principal attaquant à la veille du tournoi s'ajoute à une série de problèmes: Pépé a été écarté après son intervention maladroite contre les joueurs binationaux, Seko Fofana manque de temps de jeu et la star de la campagne victorieuse d'il y a deux ans, Simon Adingra, n'intègre plus l'effectif.
Cela incite à la prudence dans un groupe où ils croiseront aussi le Cameroun le 28 décembre et le Gabon emmené par Pierre-Emerick Aubameyang, le 31.
Fort heureusement, le coach Emerse Faé conserve une défense solide autour d'Evan Ndicka, avec l'émergence à droite du talentueux Guéla Doué, qui, contrairement à son frère Désiré, a opté pour le maillot orange au lieu du bleu, et Ghislain Konan à gauche, toujours fiable dans son rôle.
Mais la Côte d'Ivoire n'a pas idéalement préparé la défense de son trophée, comme en témoigne la sanction contre Pépé (50 sélections, 11 buts) pour avoir ironisé dans une interview sur les réseaux sociaux à propos de l'arrivée dans le groupe d'Alban Lafont, Français d'origine burkinabè avec des liens familiaux éloignés ivoiriens.
Cette fois, Haller déclare forfait
"Il est burkinabè (...) Il n'est pas ivoirien", a taquiné Pépé, juste avant la publication de la liste pour la CAN. Faé a décidé de le laisser de côté, en expliquant que ce choix n'était pas motivé par des "raisons sportives" mais par des considérations de cohésion d'équipe.
Le sélectionneur, qui a démarré sa carrière d'entraîneur principal en remportant le titre continental en prenant la relève de Jean-Louis Gasset en pleine compétition après la lourde défaite 4-0 face à la Guinée Équatoriale, fait face à d'autres coups durs en attaque.
La cuisse de l'avant-centre titulaire, Sébastien Haller, a cédé lors de sa dernière rencontre avec Utrecht. Le buteur des Éléphants s'était déjà présenté diminué à la précédente CAN. L'encadrement l'avait ménagé au premier tour avant de l'intégrer progressivement: il avait inscrit un but en demi-finale puis celui de la victoire en finale.
Il a été suppléé dans l'effectif par Evann Guessand, qui n'a pas encore pleinement percé à Aston Villa (2 buts en 18 matchs).
Parmi les alternatives en pointe, Jean-Philippe Krasso n'arrive pas en pleine possession de ses moyens, il traverse une période compliquée au Paris FC, sans but depuis le 3 octobre.
L'espoir repose sur Diomandé
Toujours en attaque, Faé n'a pas convoqué Adingra, 23 ans, auteur de deux passes décisives lors de la finale mémorable contre le Nigeria (2-1) à Abidjan, mais qui dispose de peu de temps de jeu à Sunderland.
Pour dynamiser son secteur offensif, la Côte d'Ivoire compte de nouveau sur Wilfried Zaha (33 ans), malgré son passé mouvementé avec la sélection. Il n'a plus porté le maillot orange depuis deux ans et avait déjà boude l'équipe de 2018 à 2021. Pourtant, il excelle actuellement à Charlotte, en MLS aux États-Unis.
Les perspectives s'appuient aussi sur le jeune prodige Yan Diomandé, qui s'impose au RB Leipzig, et l'ailier Amad Diallo, désormais régulier à Manchester United.
Au milieu de terrain, le leader Seko Fofana n'est pas à son meilleur niveau. Il sort d'une blessure, et le Stade Rennais a repris son souffle en Ligue 1 sans lui. Un autre vétéran, Jean-Michael Séri, clé dans la CAN-2024, se reconstruit lui aussi après une blessure et n'est pas indiscutable à Maribor en Slovénie.
Franck Kessié, en revanche, est bien titulaire à Al-Ahli en Arabie Saoudite, mais au bout du compte, la Côte d'Ivoire ne déploie pas toutes ses forces en présence.