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Ligue 1: Monaco a fait preuve de courage en me choisissant, note Sébastien Pocognoli (AFP)

Ligue 1: Monaco a fait preuve de courage en me choisissant, note Sébastien Pocognoli (AFP)

Ancien footballeur international belge passé entraîneur au plus haut niveau seulement l'an dernier, Sébastien Pocognoli estime que Monaco a démontré du courage en optant pour lui et explique dans un entretien accordé à l'AFP sa philosophie et ses ambitions.

QUESTION: En quoi consiste votre approche d'entraînement?

REPONSE: "Un mariage repose sur une adaptation mutuelle. Je suis au courant de l'historique de ce club, de sa notoriété, de ses ressources, et je vise à proposer un football plaisant. Je tiens à ce que mes joueurs s'amusent et évoluent. J'essaie de porter une attention particulière à chacun pour qu'il se sente valorisé au sein de l'équipe, où les rôles peuvent changer. Sur le terrain, une discipline tactique met en valeur les qualités individuelles. L'individu sert le collectif pour renforcer l'ensemble du système. Ce principe guidera mon travail partout où j'officierai."

Q: Vous êtes vous toujours vu en tant qu'entraîneur?

R: "Lorsque joueur, tu croises des entraîneurs qui t'inspirent, tu commences à raisonner comme eux, et tu te dis que cela pourrait te convenir. Aujourd'hui, je cherche à bâtir une famille, un groupe déterminé. C'est ardu, mais cela mène aux trophées."

Q: Lors de votre présentation, vous avez mentionné Louis van Gaal comme modèle...

R: "Je ne cherche pas à imiter Van Gaal. Mais il m'a marqué par sa discipline, son attention aux détails. Travailler avec minutie fait toute la différence. Depuis que je suis là, j'ai encouragé mon équipe, qui avait besoin d'une dynamique positive. À présent, si certains ne suivent pas, ils verront un autre aspect de mon style. Je sais me montrer ferme. Je maîtrise le management traditionnel, exigeant. Je m'efforce aussi d'accommoder la jeune génération. Une explication est toujours utile. En tant que joueur, je détestais en manquer. Un joueur, qu'il soit titulaire ou remplaçant, qui doute avant un match, ne performe pas à son maximum."

Q: Comment gérez vous votre visibilité accrue?

R: "J'ai débuté dans la discrétion, avec les équipes de jeunes. Soudain, à l'Union Saint Gilloise, après une saison remarquable, les attentes ont explosé. Même après avoir remporté la Supercoupe de Belgique peu après ma signature, les mois d'après ont été difficiles. J'ai dû ajuster mon approche, renforcer mes liens avec les joueurs. Kevin Mirallas m'a rejoint. Gérer calmement m'a offert du temps. Je l'ai converti en succès, en efforts approfondis. Je vise le sommet. Je suis ambitieux, et je m'octroie les outils pour progresser. Je suis à Monaco pour cela. La notoriété et la pression s'y attachent. J'essaie de les transformer en atouts."

Q: Étonné par l'intérêt de Monaco?

R: "Quand l'occasion avec Monaco s'est offerte, c'était idéal. Je quittais l'Union en leader du championnat, avec un bon départ en Ligue des champions. Pour qu'un club de ce calibre se tourne vers un jeune entraîneur prometteur en Belgique, je le dis modestement, et prenne ce risque, il fallait du courage. Sans contact préalable avec la direction, les choses se sont alignées rapidement. Ils me connaissaient bien et savaient mes apports possibles. J'ai examiné l'effectif et cinq jours plus tard, je débutais à Angers. La dynamique était lancée (sept rencontres en trois semaines, ndlr)."

Q: Souhaitez vous un engagement durable?

R: "Tant que je m'y plais et que ma famille est heureuse, un projet à long terme me séduit. J'emménage cette semaine. Ma famille viendra en janvier. J'entre dans une étape clé: ranger mes affaires, m'intégrer dans la routine quotidienne."

Q: Avez vous identifié vos leaders?

R: "Je poursuis ma découverte. Accompagner les jeunes dans leur progression, comme Maghnès Akliouche dans son rôle technique, représente un défi personnel. Dès mon arrivée, j'ai insisté en interne sur la transmission au sein de toutes les sections du club. Je dois favoriser que les vétérans guident les cadets. Plus il y a de leaders, plus la charge est partagée."

Q: Les revers à domicile face au Paris FC et Lens vous perturbent ils?

R: "Ils détonnent. Le défi sera de garder tout le monde affûté et d'opérer des rotations judicieuses sans baisser le niveau. Dans les périodes compliquées, il faut plus de solidité mentale. Malgré les blessures, nous avons livré de belles performances, reproductibles. Cette séquence nous a permis d'observer de nombreux joueurs. Nous avons des éléments pour instaurer une concurrence saine."

Propos recueillis par Christophe BELLEUDI